Au cours de nos échanges avec des prospects, clients, parfois même des candidats, nous constatons la persévérance d’un certain nombre d’idées reçues autour de l’automatisation robotisée des processus (RPA : Robotic process automation). Dans cet article, nous revenons sur 10 idées reçues, ou mythes, autour de cette technologie, afin d’apporter notre éclairage et notre retour d’expérience.
Commençons par rappeler ce qu’est un mythe selon le Petit Larousse :
Ensemble de croyances, de représentations idéalisées autour d’un personnage, d’un phénomène, d’un événement historique, d’une technique et qui leur donnent une force, une importance particulières
La RPA, ou la robotisation en général, fait partie de ces techniques qui véhiculent de nombreuses idées plus ou moins fondées, qui lui donnent « une force particulière » selon la définition du Larousse. Les 10 mythes que nous allons reprendre ici comportent donc, pour plusieurs d’entre eux, une part de vérité qu’il conviendra de distinguer.
- L’usage unique ou principal de la RPA est de remplacer / licencier les humains : d’après notre expérience, il s’agit rarement de l’objectif principal poursuivi par les entreprises qui souhaitent implémenter un projet de robotisation ; la plupart du temps, elles souhaitent plutôt gérer une (forte) croissance de leur activité avec le même niveau de ressources, ou souhaitent libérer plus de temps des ressources actuelles pour des tâches à plus forte valeur ajoutée, comme l’analyse ou le service client ;
- Les employés des entreprises redoutent l’avènement de la robotisation : bien que la robotisation s’accompagne parfois d’appréhension, dans la pratique nous constatons également de fortes attentes en particulier pour l’élimination des tâches répétitives et inintéressantes. Pour autant, l’effort de conduite du changement est toujours nécessaire.
- La RPA va re-localiser des emplois qui ont été délocalisés : nous avons pu constater des cas de relocalisation ou de réinternalisation, mais cette tendance reste limitée ; par ailleurs, la RPA permet de réinternaliser les tâches, mais pas les emplois (puisqu’ils sont robotisés)
- Un robot peut remplacer un humain entièrement : il est très peu probable qu’un robot puisse, dans un futur proche, réaliser l’ensemble de tâches qu’un humain réalise, en particulier pour les tâches cognitives nécessitant de multiples sources d’information et de l’expérience
- Pour être utile, la RPA doit robotiser un processus entièrement de bout en bout : il s’agit là d’un mythe récurrent, mais qui dans la pratique s’avère tout à fait faux ; au contraire, nous recommandons une approche itérative d’amélioration continue des processus.
- Il est possible de robotiser n’importe quel processus : non, car la complexité de certains processus relève plus de la difficulté intellectuelle et cognitive que de la fastidiosité ; il est alors impossible de le robotiser
- La RPA permet de remplacer l’équipe IT : il s’agit là d’un contresens, car l’équipe IT est une partie prenante cruciale dans le développement, l’adoption et la maintenance d’une ferme de robots…
- Toutes les plateformes de RPA sont évolutives (« scalable ») : malgré les arguments marketing de la très grande majorité des éditeurs de RPA, le passage à l’échelle ou l’augmentation importante du nombre de robots n’est pas toujours possible, en tout cas pas facilement…
- La robotisation ne sert qu’à réduire les coûts opérationnels : la réduction des coûts opérationnels est effectivement un objectif majeur, souvent poursuivi en début d’adoption de RPA ; les entreprises les plus matures dans leurs projets d’automatisation ont ensuite tendance à utiliser la RPA pour fournir un meilleur service (plus rapide, plus précis, plus personnalisé), voire de nouveaux services
- La RPA va être remplacée par l’intelligence artificielle : la RPA et l’intelligence artificielle sont deux technologies qui connaissent un fort engouement ces dernières années, et une forte croissance commerciale ; néanmoins, opposer les deux technologies serait un contresens. Nous constatons plutôt l’intégration de plus en plus forte des deux technologies, permettant de robotiser des processus de plus en plus complexes, générant ainsi plus de valeur. L’usage conjoint des deux technologies est généralement appelé hyperautomatisation.
A propos de StoryShaper :
StoryShaper est une start-up innovante qui accompagne ses clients dans la définition de leur stratégie digitale et le développement de solutions d’automatisation sur-mesure.
Sources : StoryShaper, Larousse, Leslie P. Willcocks
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